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Jean Andries, né à Gand, virtuose sur le violon, instrument pour lequel il a écrit des morceaux estimés, depuis 1835 professeur de la classe de violon et des classes d'ensemble avec piano et de quatuor des instruments à archet au Conservatoire de Gand, a succédé comme directeur de cet établissement à Martin-Joseph Mengal, mort en 1851. M. Jean Andries est un musicien consciencieux; la marche des études au Conservatoire confié à ses soins répond à l'attente conçue lors de sa nomination. L'initiation des élèves aux partitions magistrales des auteurs classiques a été l'objet de ses efforts; c'est ainsi qu'aux concerts de 1851 à 1855 il a fait entendre successivement la fantaisie pour piano, orchestre et chœurs, la 8e symphonie, la symphonie pastorale et celle en ut mineur de Beethoven; l'ouverture et les entr'actes de Struensée, de Meyerbeer; les ouvertures de Faust, de Spohr, et du Templier et la Juive de Marschner; l'ouverture et les entr'actes du Songe d'une nuit d'été, de Mendelssohn; l'ouverture de Lodoïsha, de Cherubini; les fragments les plus saillants de la Création, de Haydn; l'Alléluia, de Händel, etc. Aux classes dont il était le chef depuis la création de l'établissement, il a ajouté celles d'harmonie et de composition. Modifiant le système de l'enseignement, il familiarise les élèves de la 1re classe de solfège avec les premières notions de l'harmonie; de cette manière il les prépare à bien comprendre les leçons qu'ils reçoivent ensuite dans la classe d'harmonie proprement dite. Dans cette dernière classe, il se sert d'une méthode des plus claires et des plus faciles consistant en dictées formulées d'après les meilleurs auteurs et réduisant la science de l'enchaînement des accords à sa plus grande simplicité. Ce système d'enseignement progressif produit de bons résultats.

Pour l'usage des élèves des classes supérieures, M. Andries vient d'écrire un Essai sur l'Historique de la Musique, suivi d'une nomenclature des principaux théoriciens et écrivains didactiques de cet art, travail qu'il se propose de publier.

Afin de pouvoir se consacrer entièrement à l'enseignement, au Conservatoire confié à sa direction, M. Andries s'est demis de sa place de violon solo au grand théâtre de Gand, qu'il a remplie avec distinction de l'année 1819 jusqu'au commencement de 1855.

Une brochure de feu M. Louis Van de Walle (les Musiciens Gantois contemporains, Gand, 1847), nous fournit les données et appréciations qui suivent: "… Il (M. Andries) ne s'applique pas seulement à former des instrumentistes, mais il initie en même temps ses élèves aux secrets des grands maîtres, aux principes et aux beautés de la musique. Il leur apprend à penser et ne cherche point à les faire briller par un talent précoce et factice. Aussi l'on est souvent étonné des succès qu'obtiennent les classes d'ensemble de musique instrumentale qu'il dirige au Conservatoire. M. Andries peut encore se placer au premier rang comme violoncelliste, et il a composé pour les instruments qu'il joue de préférence des morceaux du plus grand mérite. Par ses connaissances musicales, théoriques et pratiques, il a toujours été le bras droit des chefs d'orchestre. Si sa modestie, son extrême aversion de tout charlatanisme ne l'avaient pas toujours empêché de se produire en public, ou s'il était aller exposer son talent à l'étranger, M. Andries serait devenu une spécialité, il se serait fait un nom européen comme tant d'autres artistes belges."

Thys, A.: Jean Andries, in: Les Sociétés Chorales en Belgique, Gent, 1855, p. 162-163.