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Première van Bouchard d'Avesnes

een anonieme journalist

Le Guide musical, jrg. 10, nr. 7, 11 februari 1864, p. [3].

Gand. - Bouchard d'Avesnes, grand opéra national en 5 actes et 7 tableaux, de MM. Van Peene et Miry, a été représenté samedi, pour la première fois, sur notre théâtre. La nouvelle partition de M. Miry constate un immense progrès comme inspiration mélodique et comme science orchestrale. Écrite dans le style italien, le compositeur s'est appuyé sur l'école de

Bellini et de Donizetti, qui procède de celle de Rossini, le maitre à tous. Le fracas de Verdi lui est resté étranger; et s'il fait mugir les cuivres, il n'en abuse pas et n'y recourt que dans les grandes situations, où il ne peut se dispenser de les mettre en œuvre.

Le grand final du second acte, la marche du troisième et le chœur de l'anathème qui termine l'ouvrage, sont des morceaux d'une importance capitale et que le public a acclamés avec frénésie. II était impossible aux auteurs de rencontrer de meilleurs interprètes que Carman, de Quercy, Filliol, Mmes Balbi, Baudier et Geoffroy, l'élite de la troupe, et qui ont leur part à revendiquer dans l'une des plus belles réussites dont notre théâtre ait jamais été témoin.

Compositeur, poète et artistes ont été rappelés à grands cris à la chute du rideau et accueillis par des acclamations sans fin. Les chœurs, qui occupent dans la partition une place importante, ont tous été irréprochablement chantés, et l’'orchestre, sous la direction de M. Singelée, a accompli sa tâche à la satisfaction générale.

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Le Guide musical, jrg. 10, nr. 9, 25 februari 1864, p. [3].

Gand. - A chaque représentation, Bouchard d’Avesnes voit grandir son succès. Le poème de M. Van Peene est intéressant, dramatique sans exagération comme sans platitude, puisé aux sources historiques les plus pures, et qu’il a fallu ni torturer ni dénaturer, à grand renfort d’imagination, pour y trouver une action théâtrale. Il est, en outre, coupé de main de maître, et c’est là un point essentiel, indispensable au compositeur, devant lequel le poëte aujourd’hui s’efface, tout en obéissant à ses moindres volontés, voire même à ses caprices.

La partie mélodique abonde dans la partition. M. Miry y a toujours excellé, contrairement à d’autres qui la remplacent par le savoir, qui leur tient lieu d’inspiration. Ses motifs sont faciles à retenir, parce qu’ils flattent agréablement les sens et ne sont point noyés dans un déluge de notes où la mélodie va se perdre sans laisser aucune trace.

La partition de M. Miry a un grand tort, tort irrémissible aux yeux de certains amateurs; c’est de ne pas être signée d’un nom exotique. Oh! alors, toutes les préventions seraient dissipées, et tous les suffrages lui seraient aveuglément acquis. Nos voisins de l’Est et du Midi ne se soucient guère du nom. Le mérite l’emporte chez eux sur toute autre considération. L’art seul les préoccupe, et il doit en être ainsi, parce qu’il est cosmopolite. Etre de Paris ou de Pontoise, des rives de l’Escaut ou du Guadalquivir, n’est rien, le mérite seul est quelque chose.

Plusieurs coupures ont été faites dans l’œuvre de M. Miry, les unes plus heureuses que les autres.

Si la pièce est jouée à Bruxelles, comme les auteurs en nourrissent l’espoir fondé, et comme nous le souhaitons pour eux, les cantatrices chargées des rôles de Marguerite et de Jeanne n’auront garde de toucher à des morceaux destinées à mettre leur talent en plein relief.

L’interprétation de l’œuvre est des plus soignées, et tous les artistes rivalisent de zèle, d’efforts et de talent pour le faire valoir. Carman est magnifique dans le rôle de Norbert; de Quercy se surpasse dans celui de Bouchard, Filliol chante le sien d’une façon irréprochable.

Mmes Balbi et Baudier soulèvent des transports d’admiration dans le grand duo du 4me acte, et Mme Geoffroy s’acquitte de son rôle de page à la satisfaction générale.

Les chœurs qui ont une rude tâche à accomplir, fonctionnent régulièrement, et l’orchestre, sous la direction de M. Singelée, se tient à la hauteur de sa mission.

(…)

Une triste nouvelle: M. Hippolyte-Jean Van Peene, le poëte de Bouchard d’Avesnes et à qui le théâtre flamand doit tant d’œuvres populaires, est mort vendredi d’une attaqua d’apoplexie. Il était né le 1er janvier 1811.

N.N.: Gand, in: Le Guide musical, jrg. 10, nr. 7, 11 februari 1864, p. [3] & Le Guide musical, jrg. 10, nr. 9, 25 februari 1864, p. [3].