Uitvoering van Hulde aen den Erfprins
A Monsieur le Directeur de la Belgique Musicale.
Anvers, le 6 septembre 1853.
Voilà quinze jours que nous sommes en fête, mais les plus belles journées étaient sans contredit, le dimanche et lundi 4 et 5 septembre. La famille royale a fait son entrée vers 1 heure; l’Association et l’Echo de l’Escaut ont donné une aubade au palais. Le soir les augustes voyageurs se sont rendus à la Grande-Harmonie où une brillante fête, consistant en illumination, musique d’harmonie et feu d’artifice était préparée; après, c’est la Société flamande voor Tael en Kunst, qui a eu l’honneur de recevoir leurs majestés. […] Après un discours, l’orchestre qui était très bien composé, et environ 80 musiciens entonnèrent par le tambour et les trompettes la Marche triomphale de M. Ed. Gregoir, dédiée au duc de Brabant, morceau qui porte un cachet tout particulier. M. Conscience, le célèbre romancier, a lu un discours qui a été salué par un vivat général, puis la cantate de M. François Aerts sur des paroles flamandes, a été chantée par les membres de la Société. Cette composition fait honneur à son auteur et se compose d’une introduction, le Lever de l’Aurore, solo avec tremolo, un sourdini, sur lequel se répète alternativement des figures de violoncelle qui sont d’un effet charmant; les instruments à vent se font entendre alternativement par un crescendo jusqu’au fortissimo. Un récit de basse solo, le lever et une cavatine à l’italienne, chantée par M. de La Haye, qui possède une voix vibrante; ce morceaeu xcite [sic] le peuple à l’allégresse; après vient un petit chœur en re majeur d’un effet ravissant. Le duo pour ténor et basse, quoiqu’écrit un peu haut pour cette dernière, est d’un style élégant qui a été parfaitement rendu; une modulation très-heureuse a été introduite par l’auteur; savoir le passage immédiat de l’accord de mi à do majeur, pour revenir sur fa. Le chœur final est d’un effet magistral, un joli motif dans le genre vulgaire, joué par les violons et cornet à pistons nous a surtout charmés. Sur les paroles suivantes de Conscience.[:]
Gy zult u vaderland beminnen,
Zyn heil, zyn roem,
En zynen voost.
L’harmonie a joint au chant des accords on ne peut mieux adoptés aux paroles. L’accueil de la famille royale a été très-cordial, et la Société de Tael en Kunst a dignement représenté la langue flamande dans cette circonstance.
N.N.: A Monsieur le Directeur de la Belgique Musicale, in: La Belgique Musicale, jrg. 14, nr. 37, 15 september 1853, p. 145.