Review: Liederen van Gustave Huberti (Flemish Music Heritage)

Gustave Huberti

1843-1910

Lieder et melodies.

Liesbeth Devos (soprano), Werner Van Mechelen (baryton), Jozef De Beenhouwer (piano).

Antarctica. 2022. TT: 1 h 20’.

Technique: 4/5

Bien que Wallon, Gustave Huberti prit fait et cause pour le nationalisme musical flamand prôné par son aîné Peter Benoit. Après un séjour en Allemagne, ce fervent wagnérien assuma l’influence du romantisme germanique. On ne s’étonnera donc pas que ses lieder et mélodies rappellent Mendelssohn, pour leur séduction, et parfois même Schumann. Sur les vingt-sept ici retenus, douze sont en allemand (Wanderlieder de Uhland, vers de Goeteh, Heine et Fallersleben), trois en flamand (dont un poème de Hiel), et tous les autres en français.

Car Huberti semble avoir éprouvé une profonde inclination pour la littérature française ancienne (Charles d’Orléans, Ronsard, du Bellay, Desportes), romantique (Musset, Hugo, Gautier) et au-delà (Richepin et Silvestre, cher à Fauré). Il y évite la grandiloquence comme l’excès de sophistication.

Les deux tiers du programme reviennent à Werner Van Mechelen, baryton-basse qui sait alléger une voix plutôt dramatique (il fu Alberich à Bayreuth) et conférer à chaque pièce sa couleur propre, sans pourtant donner l’impression de faire un sort à chaque mot. Ses prestations alternent avec celles de Liesbeth De Vos, soprano frais et charmant, aux moirures variées selon les registres. Et si les parties de piano sont généralement assez conventionnelles, Jozef De Beenhouwer leur insuffle de la vie et déroule sous ses partenaires un tapis harmonique très sûr.

Jacques Bonnaure.

Bron : Diapason, nr. 746, été 2025, p. 80